Comme un cheesecake pour gourmand(e)s pressé(e)s... Restons légers
Petit souvenir de mes années (fin de) lycée, où les soirées chez roro, le pote à béber s'organisaient quasiment toutes seules, dans un élan festif généralisé. Le temps en cuisine était consacré à la préparation (express) des célèbres taboulés en boîte, des roulés saucisses/pâte feuilletée ou jambon/boursin. Les paquets de chips et cacahuètes "marque pouce" étaient éventrés jusqu'à 3 heures du matin, pour calmer les faims tardives. Les mâles du groupe se chargeaient généralement des boissons, mélanges parfois improbables, cocktails détonants pour les courageux (kamikazes?). On percevait ce parfum enchanteur si familier, celui de la fameuse merguez carbonisée, uniquement comestible habillée d'un tiers de baguette et d'un demi flacon de ketchup... Un massacre digestif, à faire frémir un Bocuse. Mais ce qu'on retenait, nous, c'est la grosse marrade systématisée, les reprises en choeur d'un air de Tryo ou de Louise Attack, classiques inlassablement hurlés, dansés entre deux passages au barbecue.
On bénéficiait, sans la nommer, d'une lucidité, une conscience d'un répit avant la galère post bac, les partiels, les jobs étudiants, le RER, les CROUS... On prenait notre temps.... un luxe alors quasiment insitutionnalisé pour ceux d'entre nous qui en avaient la possibilité. Je pense à cette époque bien révolue avec une partielle nostalgie. Partielle évidemment, j'ai tout de même appris à manger décemment depuis, et ça, c'est la bonne nouvelle. Les soirées d'aujourd'hui se raréfient, faute aux agendas chargés, mais elles sont nouveau reflet de ce qu'on devient petit à petit. Le contenu passé, présent de nos assiettes, dit quelque chose de nous, de nos groupes d'appartenance. S'y (re)plonger permet de saisir des souvenirs, des partages souvent oubliés à tort. Les moments partagés auraient vraiment moins de sens sans ces mets communs. Bref, tout ça pour dire que nos vies pressées ne doivent pas être une excuse pour ne pas cuisiner, ici pour un dessert qui a tout bon, "léger", aussi vite prêt que disparu pour le plaisir, rien que le plaisir. J'ai modifié une recette de Cléa ici.
Ingrédients pour un moule à charnière de 24 cm max (ici long)
500g de fromage blanc 20%
60g de maïzena
100g de sucre
2 oeufs
2 bananes mures écrasées à la fourchette
Quelques digestive biscuits (de quoi recouvrir le fond grossièrement), ou speculoos
Préchauffer le four à 175°. sulfuriser le fond d'un moule à charnière, beurrer et fariner les bords. Mélanger dans un bol, mélanger le fromage blanc et le sucre, ajouter les jaunes d'oeuf, la maïzena et mélanger, ajouter les bananes écrasées, mélanger à nouveau. Dans un autre bol, monter les blancs en neige. Les ajouter au précédent mélange à la maryse, délicatement. Verser l'ensemble dans le moule. Aligner les biscuits pour recouvrir la surface, s'il y a des petits trous ce n'est pas grave, on peut les casser si on peine à les disposer. Au four 45 minutes avec une feuille d'alu posée dessus mais pas en contact. Laisser 15 minutes dans le four éteint, porte ouverte. Laisser bien tiédir et faire glisser le gâteau sur une grille, il refroidit vite. On peut le mettre au frais avant de le déguster mais c'est facultatif, selon les goûts.
Déguster!